Bataille de Ardennes – 16 Décembre 1944

Les Ardennes , l’offensive de la dernière chance…

Au mois d’août 1944, Paris est libérée, puis c’est au tour de Bruxelles et d’Anvers au mois de septembre 1944.

La confiance règne côté allié, en témoignent les propos du maréchal Montgomery : « Sur tous les fronts, les Allemands mènent une campagne défensive. Actuellement, leur situation militaire et stratégique ne leur permet pas d’envisager la mise sur pied d’une quelconque offensive de grande envergure. » Une situation insupportable pour Hitler, fermement convaincu qu’il peut encore surprendre ses assaillants.

C’est ainsi qu’il entreprend, dans le plus grand secret, d’élaborer une contre-attaque massive à travers les Ardennes, et ce, malgré une atmosphère de défiance croissante avec son état-major et ses conseillers à la suite de l’attentat manqué du 20 juillet 1944.

Tigre 2 , pour cette offensive de la dernière chance, dans les Ardennes, des matériels de dernière production furent engagés…

Leurs avances technologiques ne put cependant pas compenser le nombre de chars des alliés. 

Seuls quelques officiers triés sur le volet sont mis au courant de l’offensive Wacht am Rhein, dont von Rundstedt, Model ou encore Dietrich. Hitler n’est pas réceptif aux diverses recommandations de ses généraux, il souhaite impérativement atteindre le port d’Anvers où sont acheminés les ravitaillements des armées alliées et ainsi rééquilibrer les forces sur le front ouest.

Von Rundstedt et Model restent en désaccord sur un certain nombre de points mais s’accordent à penser que le plan d’Hitler est virtuellement irréalisable et trop ambitieux. Un sentiment partagé par Sepp Dietrich, soulignant l’inadaptation des voies de communication pour l’acheminement des divisions blindées ou encore l’incertitude liée au climat hivernal. Néanmoins, malgré les réserves de ses généraux, Adolf Hitler demeure inébranlable et impose sa vision stratégique du conflit.

Carte simplifié des unités engagées, l’apparente supériorité des Armées du III Reich ne fut cependant qu’éphémère.

Afin de dissimuler cette offensive, il fait transférer von Rundstedt le 1er septembre et lui confie le commandement de l’armée sur le front ouest dans l’optique de conforter l’optimisme des alliés concernant la stratégie adoptée par le Reich, von Rundstedt étant considéré comme un stratège défensif.

Dans le plus grand secret, c’est Model qui se voit confier la mise en place de l’offensive, il dispose pour cela de la 5e, 6e et 7e armée, soit un total de 250 000 hommes, 2 000 canons, plus de 1 000 chars et 1 500 avions. Pour leurrer les alliés, von Rundstedt laisse volontairement la reconnaissance adverse analyser les forces en présence à Cologne alors qu’en parallèle l’acheminement des troupes et du matériel se fait de nuit.

L‘effet de surprise aidant, les troupes alliés furent balayées les premiers jours…

Deux fantassins d’une unités SS progressent, derrière une Ford M8 de l’Us Army en feux…

Les routes par lesquelles devait transiter tout ce matériel militaire étaient recouvertes de paille retirée à l’aube tandis que les chasseurs allemands survolaient le front à basse altitude de façon à atténuer le bruit des Panzer.

Selon le plan de Model, le groupe d’armées se décompose en quatre avec sur les ailes, la 15e au nord et la 7e dont la mission est de protéger le flanc sud de la 3e armée US du général Patton. L’effort principal doit être mené au centre par les 6e et 5e armées composées d’unités blindées.

« Blitzkrieg dans les Ardennes », colonnes de Gi’s prisonniers …Certainement impressionnés par le passage du mastodonte char Tigre 2 

En face, 83 000 soldats américains sont positionnés dans la région sans pour autant avoir conscience de la contre-offensive imminente de la Wehrmacht.

Le 16 décembre 1944, l’artillerie allemande ouvre le feu au petit matin, les soldats américains sont surpris, les postes avancés sont pris d’assaut et les lignes de communication sont coupées avec l’arrière.

La virulence des attaques de Panzer sème la panique et, en cette fraîche matinée de décembre, la désorganisation et la confusion générale règnent au sein des unités américaines.

Colonnes de prisonniers de l’Us Army…

Wacht am Rhein, coup d’épée dans l’eau

Le colonel Otto Skorzeny responsable de l’opération Greif dont la finalité était de s’emparer de l’ensemble des ponts sur la Meuse de manière à faciliter le passage des troupes allemandes. Pour ce faire, le commando mené par Skorzeny utilisa des uniformes et des véhicules américains dans l’optique de berner les soldats américains. Les hommes de Skorzeny menèrent en parallèle des opérations de sabotage.

Char Panther allemand modifié pour ressembler a un M10 Tank Destroyer , l’un des stratagèmes de l’opération Greif

Cependant, le stratagème fut découvert rapidement mais parvint à instaurer une certaine confusion dans les lignes alliées comme le souligna le général Bradley, commandant du 12e groupe d’armée US  » Imaginez… un demi-million d’authentiques soldats américains jouant au gendarme et au voleur à chacune de leurs rencontres. »

 

Face à cette offensive allemande, Eisenhower ne tarde pas à réagir et mobilise immédiatement l’ensemble des forces blindées ainsi que les 82e et 101e divisions de parachutistes pour soutenir les positions assaillies par les Panzer de von Manteuffel et Dietrich. Bastogne revêt une importance stratégique puisque plusieurs routes convergeaient vers cette ville et pouvaient donc permettre aux Allemands de progresser et d’assurer le réapprovisionnement de leurs colonnes.

Encerclée depuis le 22 décembre par plusieurs divisions, Bastogne ne cède pas, le général McAuliffe refuse l’offre de reddition allemande et résiste jusqu’à l’arrivée des renforts.

Les unités de la 101ème Airborne, assiégées dans la ville de Bastogne sont ravitaillées par parachutage 

L’avancée allemande s’essouffle en raison des contre-attaques amorcées par la 3e armée de Patton au sud et de la 1re armée d’Hodges au nord. L’amélioration des conditions météorologiques permet également aux chasseurs-bombardiers de mener des raids dévastateurs. Alors que les ravitaillements alliés semblent infinis, l’armée allemande voit ses lignes de communication coupées et son réapprovisionnement se raréfier.

Afin d’anticiper un échec total, l’état-major allemand envisage un repli organisé des troupes depuis le 22 décembre, mais le Führer refuse catégoriquement. Cette décision d’Hitler engendre des conséquences néfastes puisque les prévisions de l’état-major de la Wehrmacht se confirment, obligeant ainsi les forces engagées à se replier dans la confusion la plus totale, comme en attesta von Manteuffel : « Au lieu d’un repli ordonné, nous fûmes contraints à une retraite pied à pied, sous la pression des alliés, subissant d’inutiles pertes…

Pour nous, la politique hitlérienne d’aucun repli signifiait la ruine, dans la mesure où nous ne pouvions nous permettre de pareilles pertes. » Hitler manqua une nouvelle fois de clairvoyance dans son analyse stratégique et sa paranoïa grandissante plongea la Wehrmacht dans une situation catastrophique puisque les pertes humaines et matérielles occasionnées par l’initiative des Ardennes furent irrémédiables et décisives pour la suite du conflit. Fin janvier, les troupes allemandes avaient été renvoyées sur leurs positions de départ du 15 décembre 1944.

Cette contre-attaque allemande engendra de lourdes pertes pour la Wehrmacht avec des chiffres qui varient mais qui dépassent les 70 000 à 80 000 soldats tués, blessés, faits prisonniers ou portés disparus. L’Armée rouge a désormais le champ libre à l’est, Eisenhower triomphe tandis qu’Adolf Hitler se suicide trois mois plus tard.

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